5 astuces pour lutter contre le syndrome de l’imposteur

“Je ne mérite pas cette promotion”, “Ils vont découvrir que je suis incompétent”, “J’ai juste eu de la chance”… 

Ces phrases vous semblent familières ? Peut-être les avez-vous déjà entendues murmurées dans les couloirs de votre entreprise ou, plus troublant encore, peut-être les avez-vous vous-même prononcées ou pensées.

Un phénomène qui touche particulièrement les professionnels évoluant dans le monde du travail moderne, où performance et excellence sont valorisées au quotidien.

Mais qu’est-ce que ce sentiment d’imposture qui paralyse même les plus talentueux de vos collaborateurs ? Comment repérer ce syndrome qui peut miner la confiance et la productivité de votre équipe ? Et surtout, comment aider vos collègues – ou vous-même – à s’en libérer ?

5 astuces pour lutter contre le syndrome de l’imposteur

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Identifié en 1978 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, ce phénomène psychologique touche près de 70% de la population mondiale au cours d’une vie professionnelle (ce chiffre est issu d’une étude publiée dans le Journal of Behavioral Science).

Ce n’est pas une pathologie mentale à proprement parler, mais plutôt un ensemble de croyances limitantes qui peuvent sérieusement entraver votre développement personnel et votre carrière.

Le syndrome de l’imposteur se manifeste par une incapacité persistante à reconnaître ses propres accomplissements. 

La personne qui en souffre attribue systématiquement ses succès à des facteurs externes comme la chance, le timing favorable ou l’aide des autres, jamais à ses propres compétences. 

Comme l’explique le psychologue Kevin Chassangre, “Il s’agit d’un processus où l’on externalise ses réussites et internalise ses échecs“.

Une autre statistique à ce sujet ?

Selon une étude sur le syndrome de l’imposteur dans le monde du travail réalisée par Instant Offices, 66% des femmes déclarent souffrir du syndrome de l’imposteur, contre 56% des hommes.

 

Comment savoir si on est atteint du syndrome de l’imposteur ?

Comment savoir si vous ou l’un de vos collègues êtes concernés ? 

Voici les signes qui ne trompent pas :

syndrome de l'imposteur

  • Une peur irrationnelle d’être “démasqué” dans votre environnement professionnel.
  • Une tendance au perfectionnisme extrême (comme ces managers qui retravaillent dix fois leurs présentations avant une réunion d’équipe).
  • La minimisation constante de vos réussites (“ce n’était pas si difficile“).
  • L’attribution de vos succès à des facteurs externes (“j’ai juste eu de la chance“).
  • Une faible estime de soi malgré des accomplissements objectifs.
  • Une anxiété disproportionnée face aux nouvelles responsabilités.

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Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce syndrome touche particulièrement les personnes compétentes et accomplies. Plus on monte dans la hiérarchie, plus on risque d’en souffrir. 

Et oui ! Preuve à l’appui : 

Selon une étude sur de Yougov pour Capital / Management, 62% des managers français se disent victimes du syndrome de l’imposteur, contre 50% de la population générale.

Étonnamment, même des personnalités comme Albert Einstein ont confié avoir ressenti ce sentiment d’imposture : “L’estime exagérée dans laquelle on tient mon travail me met parfois très mal à l’aise. Il me semble quelquefois être un escroc malgré moi.

Ce qui rend ce syndrome particulièrement insidieux, c’est qu’il se propage en silence. Les personnes qui en souffrent craignent généralement d’en parler, persuadées d’être les seules à ressentir ce malaise, ce qui ne fait qu’amplifier leur sentiment d’isolement et d’inadéquation.

Pourtant, comme évoqué précédemment, 70% des personnes dans le monde ressentiront le syndrome de l’imposteur au moins une fois dans leur vie !

Le contexte professionnel actuel, marqué par l’incertitude et la rapidité des changements, crée un terreau particulièrement fertile pour le développement de ce syndrome. 

La comparaison permanente sur les réseaux sociaux et la valorisation excessive de la performance dans le monde du travail n’arrangent rien…

Heureusement, comprendre ce mécanisme est déjà un premier pas pour s’en libérer ! 

 

Quels sont les 5 types de syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur ne se manifeste pas de façon identique chez tous ceux qui en souffrent. Ses expressions varient considérablement selon la personnalité et le contexte professionnel. 

Pour mieux comprendre ce phénomène et le combattre efficacement, il est essentiel d’identifier ces différentes formes.

Selon les travaux de la Dr. Valerie Young, experte reconnue en la matière, le syndrome de l’imposteur se manifeste à travers cinq profils types. 

Reconnaître ces profils est la première étape pour désamorcer ce phénomène dans votre équipe ou pour vous-même. 

Comprendre que ces comportements ne sont pas des traits de personnalité immuables, mais des mécanismes de défense face à une peur profonde, ouvre la voie à une approche plus constructive de la confiance en soi et de l’estime professionnelle.

syndrome de l'imposteur

 

Le perfectionniste : l’obsession du “sans-faute”

Le perfectionniste est à la recherche constante du 100% – rien de moins. Une erreur, même minime, suffit à remettre en question l’ensemble de ses compétences. 

Vous le reconnaîtrez à sa tendance à sur-préparer ses dossiers, à multiplier les vérifications et à ressentir une déception disproportionnée face à la moindre imperfection.

Dans le monde du travail, ces personnes peuvent être des atouts précieux pour leur rigueur, mais ce perfectionnisme cache souvent une profonde anxiété de performance. 

Le paradoxe ? 

Malgré leurs succès objectifs, elles ont l’impression d’être des impostures car leur standard personnel est inatteignable.

Signe révélateur :J’aurais dû faire mieux, n’importe qui aurait pu accomplir ce que j’ai fait.

 

Le génie naturel : la facilité ou rien

Pour le génie naturel, tout doit être accompli sans effort, du premier coup. L’idée qu’il puisse avoir besoin de temps ou de formation pour maîtriser quelque chose remet en question son sentiment de légitimité. 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce profil touche aussi des personnes extrêmement compétentes, habituées à comprendre rapidement.

Dans un environnement professionnel, ces personnes brillent souvent en début de carrière, mais peuvent se retrouver paralysées face à des défis plus complexes nécessitant un apprentissage progressif. 

L’apparition d’obstacles devient pour elles la preuve qu’elles ont eu de la chance jusqu’à présent.

Signe révélateur : “Si j’étais vraiment compétent, je n’aurais pas besoin de me former davantage.”

 

Le solitaire : l’indépendance à tout prix

Le solitaire est convaincu que demander de l’aide équivaut à admettre son incompétence. Ce profil concerne des personnes qui mesurent leur valeur à leur capacité à tout accomplir seules. 

Dans une équipe, ce sont souvent celles qui accumulent les heures supplémentaires en silence plutôt que de solliciter du soutien.

Ces profils peuvent être particulièrement problématiques dans le contexte actuel du monde du travail, où la collaboration et l’intelligence collective sont devenues essentielles. 

Ironie du sort, en refusant de s’appuyer sur leurs collègues, ces personnes limitent souvent leur propre potentiel et celui de l’organisation.

Signe révélateur :Je devrais être capable de résoudre ce problème tout seul – les autres y arriveraient sans aide.

 

L’expert : le puits sans fond de connaissances

L’expert est persuadé qu’il devrait tout savoir dans son domaine. Malgré une expertise souvent reconnue, il vit dans la peur constante que quelqu’un découvre ses “lacunes“. 

Cette anxiété le pousse à accumuler toujours plus de certifications, de formations, et de connaissances, sans jamais se sentir prêt.

Ces profils se retrouvent particulièrement dans les environnements à forte composante technique ou intellectuelle. Leur quête insatiable de connaissance peut être un atout, mais devient problématique lorsqu’elle les empêche d’agir ou de partager leur savoir existant.

Signe révélateur : “Je ne peux pas prendre la parole en réunion, je ne maîtrise pas encore suffisamment tous les aspects du sujet.”

 

Le super-héros : l’excellence sur tous les fronts

Le super-héros cherche à exceller dans tous les domaines de sa vie, pas seulement au travail. 

Il s’épuise à jongler entre ses rôles de professionnel, de parent, d’ami et de citoyen engagé, convaincu que toute faiblesse dans l’un de ces domaines révèlerait son imposture. 

Ces personnes sont souvent les premières arrivées et les dernières parties du bureau.

Cette pression auto-imposée peut conduire à un épuisement professionnel sévère, d’autant plus dangereux que ces profils sont généralement très appréciés dans leur environnement professionnel pour leur dévouement. 

Leur sentiment d’imposture se nourrit de l’impression de ne jamais en faire assez, malgré un investissement déjà considérable.

Signe révélateur :Si je ne peux pas tout gérer parfaitement, c’est que je ne suis pas à la hauteur.”

 

Besoin d’aide pour lutter contre le syndrome de l’imposteur ? 

Le coaching est un accompagnement qui peut grandement aider vos équipes ou vous aider à le combattre !

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Quelles sont les 5 méthodes pour lutter contre le syndrome de l’imposteur ?

Maintenant que vous savez identifier les différents profils du syndrome de l’imposteur, passons aux solutions concrètes pour vous aider à vous en libérer, ou accompagner vos collaborateurs qui en souffrent. 

Contrairement aux idées reçues, ce phénomène n’est pas une fatalité ni un trait de personnalité immuable, mais plutôt un ensemble de pensées et de croyances qu’il est possible de déconstruire pour retrouver confiance en vos capacités !

syndrome de l'imposteur

1. Célébrer et valoriser les victoires, même petites

La mémoire est sélective, surtout quand on est sujet au syndrome de l’imposteur. 

Les réussites sont rapidement oubliées, tandis que chaque échec reste gravé en nous. 

Pour contrer cette tendance, instaurez une pratique de célébration systématique des victoires, même celles qui semblent insignifiantes à première vue.

Chaque semaine, prenez l’habitude de noter sur une page de votre agenda trois réussites professionnelles : un projet bien mené, un avis positif d’un client ou une situation complexe résolue avec succès. 

Cette pratique permet d’apprendre à reconnaître objectivement vos capacités et vos contributions, même en télétravail où les accomplissements sont moins visibles !

Comme l’expliquent les articles spécialisés sur le sujet, cette technique aide la personne à confronter ses pensées négatives avec des preuves concrètes de ses compétences. 

Lorsque le doute s’installe, ce recueil de victoires devient une référence objective pour surmonter le sentiment d’imposture. D’ailleurs, la psychologie positive insiste sur l’importance de célébrer ses succès pour renforcer la confiance en soi !

 

2. Instaurer une culture de l’échec apprenant

Dans la culture d’entreprise actuelle qui célèbre principalement les succès, les échecs deviennent souvent tabous, renforçant l’impression que nous sommes les seuls à en connaître. 

Une méthode efficace pour surmonter ce sentiment consiste à instaurer dans votre entreprise une véritable culture de l’échec apprenant.

Organisez régulièrement des sessions où chaque personne, y compris les managers, partage ouvertement un échec récent et les enseignements tirés.

Cette pratique démontre que l’échec fait partie intégrante du processus d’apprentissage et n’est pas synonyme d’imposture.

Cette approche permet à chaque personne de prendre conscience que même les managers les plus compétents connaissent des moments de doute. 

D’ailleurs, de nombreux livres sur le leadership moderne mettent en avant l’importance de cette transparence en ligne avec les meilleures pratiques de management. 

C’est un moment d’échange où chacun peut apprendre des erreurs des autres sans jugement, transformant ainsi l’échec en opportunité de développement.

 

3. Cartographier les compétences

Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur ont tendance à minimiser leurs capacités et à maximiser leurs lacunes. 

Pour remédier à cette situation, établissez (ou encouragez vos collaborateurs à créer) une cartographie objective de leurs compétences et de leur place dans l’organisation.

L’exercice consiste à :

  • Lister les capacités réellement requises pour votre fonction.
  • Évaluer honnêtement votre niveau actuel pour chacune d’elles.
  • Identifier les domaines prioritaires à apprendre.
  • Accepter que personne ne maîtrise parfaitement toutes les compétences.

Cette démarche, évoquée dans de nombreux articles de psychologie du travail, permet de transformer l’impression vague d’incompétence en un plan d’action concret. 

Elle aide à visualiser objectivement ses forces et ses axes de développement, créant ainsi une situation propice pour surmonter la tendance à se dévaloriser. 

Cette cartographie devient une page de route vers une confiance professionnelle basée sur des faits plutôt que sur des pensées négatives.

 

4. Mettre en place un système de feedback structuré et bienveillant

L’une des caractéristiques du syndrome imposteur est de sous estimer les avis positifs tout en surestimant les critiques. Pour contrer cette tendance, prenez l’habitude de réaliser des feedbacks réguliers et équilibrés dans votre entreprise.

Le feedback doit être :

  • Précis et factuel : “Ta présentation a permis de clarifier trois points complexes” plutôt que “Bon travail“.
  • Équilibré : mettre en lumière tant les réussites que les axes d’amélioration.
  • Orienté compétences : souligner les capacités démontrées plutôt que les traits de caractère.

Pour les personnes sujettes au syndrome de l’imposteur, ce feedback devient une référence externe qui les aide à surmonter leurs pensées autocritiques. 

Les managers jouent un rôle crucial dans ce processus en créant des espaces dédiés pour ces échanges, que ce soit en présentiel ou en télétravail. 

De nombreux articles de psychologie organisationnelle soulignent que la régularité des feedbacks est aussi importante que leur contenu pour aider à surmonter le syndrome de l’imposteur !

Envie de vous former ou former vos collaborateurs au feedback ?

Découvrez notre formation au Feedback “L’art du Feedback” !

 

5. Faire appel à un coach professionnel

Parfois, les ressources internes ne suffisent pas pour surmonter un syndrome d’imposture profondément ancré. 

Dans ces cas, faire appel à un coach professionnel peut constituer un tournant décisif.

Un coach apporte :

  • Un regard extérieur, libre des dynamiques relationnelles de l’entreprise.
  • Des techniques et des outils pour déconstruire les pensées limitantes.
  • Une place sécurisée où exprimer ses doutes sans crainte de jugement.
  • Un accompagnement personnalisé adapté à la situation spécifique de la personne.

Le coaching n’est pas réservé aux fonctions dirigeantes !

Pour les collaborateurs souffrant sévèrement du syndrome d’imposteur, le coaching est un investissement dans leur santé mentale qui peut avoir des retombées considérables sur leurs capacités à performer.

Cette approche s’appuie sur les principes de la psychologie positive pour aider à apprendre de nouvelles façons de penser et d’agir. 

Les entreprises avant-gardistes intègrent désormais le coaching dans leur politique de développement personnel, reconnaissant son efficacité pour aider à surmonter les obstacles internes à la réussite !

 

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