Échapper aux relations toxiques en entreprise grâce au Triangle de Karpman
Le triangle de Karpman fait partie de ces découvertes qui changent notre façon de voir les relations humaines.
Développé dans les sixties par Stephen Karpman, ce modèle révolutionnaire dévoile les mécanismes cachés derrière nos conflits récurrents et nos relations toxiques.
En entreprise comme dans la vie personnelle, nous oscillons inconsciemment entre trois rôles : victime, persécuteur et sauveur. Comprendre cette dynamique n’est pas qu’un exercice intellectuel, c’est la clé pour transformer nos interactions et créer des relations plus saines au travail !

Qu’est-ce que le triangle de Karpman ?
Le triangle de Karpman représente les 3 jeux de rôles toxiques qui se jouent inconsciemment dans nos relations :
- La victime qui se plaint.
- Le persécuteur qui attaque.
- Le sauveur qui vole au secours.
Stephen Karpman, psychologue américain, a identifié ce phénomène en 1968. Il s’est rendu compte que la plupart de nos conflits répétitifs suivent exactement ce schéma, que ce soit en famille, entre amis, ou… au bureau !
Concrètement, comment ça se traduit en entreprise ?
C’est Marie qui se plaint constamment de sa charge de travail (victime), Paul qui la critique sans cesse (persécuteur), et Sophie qui fait systématiquement le travail de Marie “pour l’aider” (sauveur).
Le problème ? Cette situation se répète semaine après semaine, mois après mois, sans jamais se résoudre et crée des conflits.
Sauf que les conflits coûtent trèèèès chers aux entreprises (et aux salariés mentalement) !
Et oui, selon une étude menée par OpinionWay avec All Leaders Initiative, la gestion des conflits représente en moyenne 3 à 4 heures par semaine par salarié, soit près d’un mois de travail perdu par an et un coût estimé à 152 milliards d’euros pour l’ensemble des entreprises françaises…
Heureusement, il existe des méthodes pour éviter les conflits, dont ce modèle qui explique la majorité des tensions récurrentes entre collègues, les problèmes de management chroniques ou encore les dysfonctionnements d’équipe qui n’arrivent jamais à se résoudre…
Mais pourquoi on s’enferme là-dedans ? Parce que chaque rôle a des besoins bien précis :
- La victime a besoin d’attention et de compassion.
- Le persécuteur ressent un sentiment de pouvoir.
- Le sauveur veut se sentir important et reconnu.
C’est un cercle vicieux où tout le monde y trouve temporairement son compte… mais où rien ne s’améliore jamais vraiment.
La bonne nouvelle ?
Ces rôles ne définissent pas qui nous sommes vraiment. Ce sont juste des habitudes relationnelles qu’on peut changer une fois qu’on en prend conscience.
Et c’est exactement ce qu’on fait en coaching : transformer ces jeux psychologiques en relations professionnelles constructives !
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Quels sont les 3 rôles du triangle de Karpman ?
La victime : l’art de la complainte professionnelle
La victime incarne la détresse et l’impuissance. Elle cultive une position de faiblesse qui attire naturellement les situations difficiles.
Au travail, on la reconnaît facilement : c’est celle qui subit tout, se plaint constamment mais refuse systématiquement les solutions proposées.
Concrètement ?
Elle dira : “On me donne toujours les dossiers impossibles“, “Personne ne me comprend dans cette entreprise” ou encore “De toute façon, quoi que je fasse, ça ne marchera pas“.
Cette posture lui permet d’éviter la responsabilité de ses actes tout en captant l’attention et la compassion de son entourage.
Dans l’analyse transactionnelle de Berne, cette figure correspond à l’enfant adapté soumis négatif : dépendant, dans la plainte permanente, cherchant protection.
Le piège ?
Plus elle adopte cette posture, plus elle s’enferme dans un sentiment d’impuissance réelle.
Le persécuteur : le collaborateur autoritaire par excellence
Le persécuteur, qu’on appelle aussi parfois bourreau, exerce son pouvoir de manière toxique. Il contrôle, dénigre, critique de façon destructive.
Ce rôle lui permet de libérer ses frustrations tout en maintenant une illusion de supériorité.
En entreprise, c’est le manager qui humilie publiquement, le collègue qui sabote les projets des autres ou encore le responsable qui impose des règles absurdes qu’il change selon son humeur.
Sa façon de communiquer ? Ordres, reproches, menaces ou manipulation subtile.
Cette figure correspond au parent normatif négatif de l’analyse transactionnelle : critique outrancier, rigide, méprisant.
L’astuce du persécuteur ? Il se présente souvent comme celui qui “dit les vérités que personne n’ose dire” ou qui “remet les gens à leur place“. En réalité, il nourrit son ego aux dépens des autres.
Le sauveteur : l’altruisme toxique au bureau
Le sauveteur semble le plus sympathique des trois rôles, et c’est là son piège.
Il vole au secours des autres sans qu’on le sollicite, se rend indispensable, résout les problèmes à la place de ses collègues. Cette attitude lui procure une image valorisante et des bénéfices narcissiques considérables.
Mais attention !
Le sauveteur maintient les autres dans la dépendance. Il a besoin que les problèmes perdurent pour justifier son existence. C’est le manager qui fait le travail de ses équipes “pour leur rendre service“, le collègue qui prend systématiquement les dossiers des autres ou encore le RH qui résout tous les conflits sans jamais responsabiliser les protagonistes.
Dans le modèle d’Éric Berne (toujours l’analyse transactionnelle), il correspond au parent bienveillant négatif : protecteur excessif qui empêche l’autonomisation.
Son message implicite ?
“Tu n’es pas capable de t’en sortir seul, heureusement que je suis là !“
Comment savoir si on se trouve dans le triangle de Karpman ?
Signe 1 : Vous endossez systématiquement le costume de sauveur
Vous avez tendance à résoudre les problèmes des autres avant même qu’ils vous le demandent ? Vous vous sentez responsable du bien-être de toute l’équipe ?
Cette attitude révèle souvent un besoin compulsif de sauvetage qui maintient vos interlocuteurs dans une position d’enfant dépendant.
Le test ?
Observez votre sentiment quand quelqu’un résout ses problèmes sans vous. Si vous ressentez de la frustration ou de l’inutilité, c’est que vous êtes probablement dans une dynamique de sauvetage toxique.
Signe 2 : Vous cultivez la posture de victime permanente
Vous avez l’impression que tout vous arrive, que vous subissez constamment ?
Cette perception révèle une position de victime qui, inconsciemment, attire les situations de persécution.
Le piège : plus on se positionne en victime, plus on devient réellement vulnérable aux manipulations.
Ce qui peut vous mettre la puce à l’oreille ?
Vous refusez systématiquement les solutions qu’on vous propose en expliquant pourquoi “ça ne marchera pas” dans votre cas particulier.
Signe 3 : Vous exercez un pouvoir de façon toxique
Vous imposez votre vision, critiquez systématiquement ou manipulez pour obtenir ce que vous voulez ?
Cette façon d’interagir révèle une position de persécuteur qui utilise la domination pour masquer ses propres insécurités.
Signe 4 : Vos rôles changent selon les situations
Et oui ! C’est là toute la perversité du triangle : nous ne restons jamais figés dans un seul rôle.
Vous pouvez être victime face à votre manager le matin, persécuteur avec votre équipe l’après-midi et sauveteur avec un collègue en difficulté le soir.
Signe 5 : Vos relations suivent des schémas répétitifs
Vous vivez les mêmes conflits, les mêmes déceptions relationnelles ?
Cette circularité révèle l’emprisonnement dans des jeux psychologiques. Les mêmes causes produisent les mêmes effets et le triangle tourne indéfiniment.
Signe 6 : Vous peinez à poser des limites saines
Soit vous n’arrivez pas à dire non (position de victime/sauveur), soit vous imposez des limites de manière brutale (position de persécuteur).
Cette difficulté révèle une méconnaissance de vos propres besoins et de votre responsabilité relationnelle.
Signe 7 : Vous éprouvez des difficultés à exprimer authentiquement vos émotions
Dans le triangle, les émotions sont souvent déformées : colère destructrice du persécuteur, tristesse complaisante de la victime, fausse joie du sauveteur.
Cette inauthenticité émotionnelle maintient les jeux et empêche la relation adulte-adulte.
Quelles sont les 6 étapes pour sortir du Triangle de Karpman ?
Étape 1 : Développer sa conscience relationnelle
La sortie du triangle commence par une prise de conscience.
Identifiez votre rôle de prédilection : êtes-vous plutôt victime, persécuteur ou sauveteur ?
Cette analyse demande de l’honnêteté et parfois l’accompagnement d’un coach ou d’une formation spécialisée.
L’astuce de nos coachs : Tenez un journal relationnel pendant quelques semaines. Notez vos réactions émotionnelles, vos comportements automatiques, vos schémas répétitifs. Cette attention consciente est déjà un premier pas vers la transformation.
Étape 2 : Adopter la position du collaborateur responsable
Face aux situations difficiles, remplacez la question “Qui est responsable de mes problèmes ?” par “Comment puis-je contribuer à améliorer cette situation ?“.
Cette bascule vous fait passer de la réactivité à la proactivité, de la dépendance à l’autonomie.
Ce nouveau rôle, c’est celui du créateur : il assume sa responsabilité sans se culpabiliser, identifie ses marges de manœuvre et agit en conscience. C’est l’antithèse parfaite des trois rôles du triangle.
Étape 3 : Pratiquer la communication adulte-adulte
Sortir du triangle implique de communiquer depuis sa position d’adulte vers l’adulte de son interlocuteur. Concrètement :
- Exprimez vos besoins clairement sans reproches.
- Écoutez sans juger ni conseiller systématiquement.
- Posez des questions ouvertes plutôt que d’imposer vos solutions.
- Respectez l’autonomie et la responsabilité de chacun.
Étape 4 : Transformer ses émotions toxiques
Les jeux psychologiques génèrent des émotions négatives répétitives.
Apprenez à :
- Identifier vos émotions authentiques sous la colère, la peur ou la tristesse de façade.
- Exprimer vos besoins réels plutôt que de jouer un rôle.
- Accueillir les émotions des autres sans les prendre en charge ni les rejeter?
Étape 5 : S’entourer de relations saines
Certaines personnes nous maintiennent dans le triangle par leur propre façon de fonctionner. Il est parfois nécessaire de :
- Poser des limites claires avec les individus toxiques.
- Rechercher des relations équilibrées et nourrissantes.
- S’entourer de personnes qui nous encouragent à grandir plutôt qu’à stagner.
Étape 6 : Se faire accompagner professionnellement
La sortie du triangle de Karpman peut nécessiter un accompagnement professionnel, surtout quand les schémas sont anciens et profondément ancrés.
Un coaching individuel ou collectif, une formation à la communication ou une thérapie peuvent accélérer considérablement le processus.
Dans notre pratique chez RH Performances, nous constatons que les équipes qui comprennent ces mécanismes transforment radicalement leur façon de collaborer.
Fini les réunions qui s’éternisent dans les reproches, place aux échanges constructifs et aux solutions créatives !
N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur nos coachings et nos formations !

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